
Immoler le visage de ces personnes maudites, voir les souvenirs s'extirper par volutes, rire à leur mort, tirer plus fort encore sur l'incendie. Se battre contre les fantômes de fumée que laisse l'anéantissement d'un amour. Se sentir follement puissant, avant de tomber, le cul par terre, la tête à l'endroit mais le coeur à l'envers. Une quinte de toux. Ah oui c'est vrai. Tout se disperse, tout se transforme, rien ne se disparaît vraiment. Les visages se cachent au coin du poumon, et réapparaissent par saccade. Un souvenir qui saute à la bouche. Une chanson qui explose au coin de l'oeil. Un mouchoir qu'une main extérieure tend. Les nouvelles amours rendent aveugle et sourd, le flou de la fumée devient artistique. On en vient à remercier, sincérement les Maudits, à vous avoir permis de devenir autre. Lentement ils se rollent dans un coin du poumon et y reste caché, jusqu'au prochain hiver des sentiments. L'hiver qui disparaît maintenant.